Le chant grégorien (3,71/5)

Chant grégorien de l’église romaine (Anonyme)

La tradition du chant grégorien (Archiv 1978)

Les répons des matines de Noël

01Hodie nobis de caelo pax   Anonyme*****
02Quem vidistis, pastores Anonyme ****
03Descendit de caelisAnonyme ****
04O magnum misteriumAnonyme ****

Dimanche de Pâques

05  Antienne d’entrée : Resurrexi et adhuc tecum sum Anonyme ****
06Graduel : Haec dies quam fecit DominusAnonyme*****
07 Alleluia : Pascha nostrum immolatus est Anonyme ****
08Séquence : Victimae paschali Anonyme*****
09Offertoire : Terra tremuit et quievitAnonyme*****
10 Communion : Pascha nostrum immolatus est Anonyme ****

Messe de l’Ascension

11Alleluia : Ascendit DeusAnonyme ****
12 Alleluia : Dominus in Sina  Anonyme ****
13Communion : Psallite Domino   Anonyme ****

Messe de la Pentecôte

14Séquence : Veni, Sancte SpiritusAnonyme ****
15 Communion : Factus est repente   Anonyme*****

Chant Mozarabe (Anonyme)

Misa mozarabe (Messe mozarabe)

16PraelegendumAnonyme ****
17TractusAnonyme ****
18LaudaAnonyme ****
19Missa (Preces : Ecclesiam sanctam catholicam)Anonyme*****
20Nomina OfferentiumAnonyme ****
21Pacem meanAnonyme*****
22Illation Anonyme*****
23Sanctus Anonyme ****
24Post SanctusAnonyme ****
25CredoAnonyme ****
26Pater Noster Anonyme ****
27 Ad Confractionem : GustateAnonyme*****

Chant Ambrosien (Anonyme)

Cantus Officiorum (Chants extraits des Offices)

28Hymnus : Splendor paternae gloriae Anonyme*****
29Hymnus : Agnes beatae virginisAnonyme ****
30Hymnus : Apostolorum passio Anonyme ****
31Antiphona : Omnes patriarchae Anonyme ****

Music Of The Gothic Era – David Munrow (1976) 

Ecole de Notre Dame (1160-1250)

01Alleluia Pascha nostrumLéonin *****
02Gaude Maria VirgoLéonin  ****
03
Viderunt omnes
Pérotin ****
04
Sederunt Principes 
Pérotin 
*****

Ars Antiqua (1250-1320)

05Alle, psallite cum luya (3 voix)  Anonyme **** 
06In mari miserie (3 voix)Anonyme ****
07O mitissima (3 voix)Anonyme*****
08Hocquetus I – IV (3 voix)Anonyme*****

Ars Nova (1320-1400)

09Impudenter circumivi (4 voix)Philippe de Vitry *****
10Cum statua (3 voix)Philippe de Vitry  ****
11
Clap, clap, par un matin (3 voix)
Anonyme ****
12
Febus mundo oriens (3 voix)
Anonyme
 ****
13
Lasse ! Comment oublieray (3 voix) 
Guillaume de Machaut  ****
14
Qui es promesses (3 voix)
Guillaume de Machaut  ****
15
Hoquetus David (3 voix)
Guillaume de Machaut 
 ****
16
Christe, qui lux es (4 voix)
Guillaume de Machaut
*****

 

Chant grégorien de l’église romaine (Anonyme)

La tradition du chant grégorien (Archiv 1978)

            Dans le cadre de l’harmonisation des rites religieux, on attribue au pape Grégoire le Grand (v.540-604) le mérite d’avoir imposé le chant grégorien. Chant de prière, il fixe les parties de la messe (Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Agnus Dei). A travers un livre liturgique appelé « antiphonaire », il regroupe les chants correspondant à toutes les fêtes religieuses (chants de l’office, liturgie des heures canoniales). Le « graduel », quant à lui, est un livre liturgique contenant tous les chants de la messe (le propre, le commun et l’ordinaire). Pour former les chantres, intercesseurs de la parole divine, à chanter avec humilité sans ornementations, et diffuser le chant grégorien (dont les pièces musicales sont anonymes), le pape crée une école appelée « Schola Cantorum ».

Les répons des matines de Noël

01Hodie nobis de caelo pax   Anonyme*****
02Quem vidistis, pastores Anonyme****
03Descendit de caelisAnonyme****
04O magnum misteriumAnonyme****

          La liturgie monastique suit la règle de saint Benoît fixée vers 530, qui régit la vie des moines et détermine les sept offices de la journée. Les matines de l’office monastique, première Heure de l’office divin, se célèbrent la nuit. Ici, le chant est donné pendant les fêtes de Noël et fait alterner un chantre soliste et un choeur, forme caractéristique du chant grégorien. Les moines de l’abbaye bénédictine de Montserrat, fondée en Catalogne au IXe siècle, perpétuent la tradition musicale du Moyen Âge.

Dimanche de Pâques

05  Antienne d’entrée : Resurrexi et adhuc tecum sum Anonyme****
06Graduel : Haec dies quam fecit DominusAnonyme*****
07 Alleluia : Pascha nostrum immolatus est Anonyme****
08Séquence : Victimae paschali Anonyme*****
09Offertoire : Terra tremuit et quievitAnonyme*****
10 Communion : Pascha nostrum immolatus est Anonyme  ****

             Fête solennelle la plus importante de l’Église chrétienne, Pâques commémore la résurrection du Christ et demeure, devant Noël et la Pentecôte, la première des cinq fêtes cardinales de l’année liturgique. Le dimanche de Pâques marque la fin du jeûne du carême et le début des célébrations.

Messe de l’Ascension

11Alleluia : Ascendit DeusAnonyme ****
12 Alleluia : Dominus in Sina  Anonyme ****
13Communion : Psallite Domino   Anonyme ****

            Quarante jours après Pâques, l’Ascension célèbre l’élévation du Christ au Ciel après avoir vaincu la mort, et symbolise pour les chrétiens la vie éternelle.

Messe de la Pentecôte

14Séquence : Veni, Sancte SpiritusAnonyme****
15 Communion : Factus est repente   Anonyme *****

           Le cinquantième jour après Pâques, la Pentecôte célèbre la venue du Saint-Esprit sur les apôtres de Jésus Christ. Célébrée depuis le IVe siècle, cette fête religieuse est inspirée de la fête juive de Chavouot (l’une des trois fêtes majeures de pèlerinage du judaïsme). La séquence grégorienne Veni, Sancte Spiritus (littéralement : Viens, Esprit Saint), compte parmi les quatre hymnes de l’époque médiévale conservés dans le missel romain après le Concile de Trente (1545-63). L’abbaye bénédictine de Solesmes, fondée au XIe siècle dans la Sarthe, demeure un haut lieu de restauration du chant grégorien. Elle fait revivre cet héritage culturel à travers son atelier de paléographie musicale.

Chant Mozarabe (Anonyme)

Misa mozarabe (Messe mozarabe)

16PraelegendumAnonyme  ****
17TractusAnonyme ****
18LaudaAnonyme****
19Missa (Preces : Ecclesiam sanctam catholicam)Anonyme *****
20Nomina OfferentiumAnonyme ****
21Pacem meanAnonyme*****
22Illation Anonyme*****
23Sanctus Anonyme****
24Post SanctusAnonyme****
25CredoAnonyme****
26Pater Noster Anonyme****
27 Ad Confractionem : GustateAnonyme*****

            Le chant mozarabe désigne un chant liturgique gallican pratiqué par les chrétiens d’Espagne à partir du IVe siècle, et sous domination arabe à partir du VIIIe siècle. Le rite se développe en particulier à Tolède, Séville, Saragosse et Cordoue. Il reste en vigueur jusqu’à la fin du XIe siècle mais l’adoption de la liturgie romaine précipite peu à peu la disparition des particularismes régionaux. Ces chants sont loin d’avoir livré tous leurs mystères car ils apparaissent dans une notation wisigothique méconnue. Des fragments de ces œuvres nous sont parvenus grâce à des traductions. Le cardinal Ximenes, à la fin du XVe siècle, tente de conserver cette ancienne liturgie à la cathédrale de Tolède, mais elle est déjà imprégnée d’éléments du rite romain. Aujourd’hui, les moines de l’abbaye de Silos transmettent ce fragile héritage.

Chant Ambrosien (Anonyme)

Cantus Officiorum (Chants extraits des Offices)

28Hymnus : Splendor paternae gloriae Anonyme*****
29Hymnus : Agnes beatae virginisAnonyme****
30Hymnus : Apostolorum passio Anonyme****
31Antiphona : Omnes patriarchae Anonyme****

            La liturgie de Milan porte le nom de son évêque, saint Ambroise (340-397), qui introduit des pratiques orientales dans la liturgie occidentale. Si une grande partie du répertoire ambrosien a survécu, les sources les plus anciennes datent du XIIe siècle.

 

 

Music Of The Gothic Era – David Munrow (1976) 

 

Ecole de Notre Dame (1160-1250)

            Au XIIe siècle, la cathédrale Notre-Dame de Paris, édifiée entre 1163 et 1345, devient un centre de création musicale de premier plan. Ses chantres visionnaires donnent ses lettres de noblesse à la polyphonie. L’enseignement de la musique de l’école épiscopale est mêlé aux disciplines scientifiques (arithmétique, géométrie, astronomie) dans un programme appelé « quadrivium ». Maître Albert aurait composé le « conduit » à trois voix qui figure dans le manuscrit de Saint-Jacques de Compostelle : Codex calixtinus (V. 1140). Léonin (v. 1150 – v. 1210) premier grand chantre de l’Ecole de Notre-Dame, laisse à la postérité son Magnus Liber (v. 1180). L’ouvrage est transcris par son successeur, Pérotin (v. 1160 – v. 1230). Le Viderunt Omnes (1198) pour le graduel de Noël et le Sederunt Principes (1199) pour la fête de saint Etienne demeurent des pièces célèbres. Pérotin compose aussi de petites pièces indépendantes (clausules) qui préfigurent la naissance d’un nouveau genre polyphonique dérivé de l’organum : le « motet » (petit mot). La notation mesurée se développe, visant à définir la durée des notes (maxime, longue, brève) et à préciser des modes rythmiques.

Organum à 2 voix

Léonin (v. 1150 – v. 1210)

            Premier maître de l’Ecole de Notre-Dame, il succède à Maître Albert à la cathédrale de Paris, vaisseau de pierre encore en construction mais ouvert au culte. Organiser la musique est la priorité de l’âge gothique classique et, au XIIe siècle, Paris est une capitale foisonnante, centre des arts et du pouvoir des rois capétiens. C’est dans ce contexte que Léonin devient responsable de l’enseignement musical et du choeur de Notre-Dame. Il est reconnu par l’auteur anonyme du traité Anonymus IV (v. 1275), comme le meilleur compositeur de son temps, un pionnier de la polyphonie occidentale à travers la forme musicale de l’ « organum ».

            Son œuvre principale, le Magnus Liber (v. 1180) contient des pièces pour l’antiphonaire et le graduel dont le but est d’embellir le service liturgique. Il s’agit d’un cycle de chants couvrant l’année, dont il reste 80 organa à deux voix. L’organum de Léonin, aussi appelé « fleuri » ou « mélismatique », est composé de deux voix : en bas, la vox principalis (voix principale grave) nommée « teneur » soutient, par des notes longues, le chant réalisé au-dessus par la seconde voix. Peut être inspiré par le traité de métrique poétique latine de Saint Augustin, De Musica, qui décrit la musique comme une science régie par des règles rythmiques, Léonin s’intéresse à la durée des valeurs de la teneur pour la pratique d’un contrepoint rigoureux. Il transmet ses recherches sur la polyphonie à son élève et successeur, Pérotin, qui portera le genre au pinacle.

01Alleluia Pascha nostrumLéonin (v. 1150 – v. 1210)*****
02Gaude Maria VirgoLéonin (v. 1150 – v. 1210)****

           Ces organa à 2 voix sont caractéristiques du style de l’école Notre-Dame mettant en œuvre les premières polyphonies élaborées, destinées aux chants de la messe.

Organum à 4 voix

Pérotin (v. 1160 – v. 1230)

            Pérotin, chantre de Notre-Dame, entend utiliser pleinement la nouvelle acoustique que lui offre la cathédrale gothique. Plus élevée qu’une église romane, elle déploie une résonance extraordinaire et se trouve baignée de lumière grâce aux vitraux de ses rosaces monumentales. Selon le musicologue Gérard Moindrot « l’édifice demandait une musique lumineuse, étagée sur plusieurs plans, rythmée à l’instar des proportions numériques respectées par les compagnons bâtisseurs ». Notre-Dame doit stimuler la dévotion des fidèles ! Pérotin compose alors des pièces sacrées louant la perfection divine à travers l’harmonie des proportions.

            Pérotin hérite de l’ « organum » (premier genre musical occidental polyphonique) exploré par son prédécesseur Léonin. Il en développe les procédés d’écriture et devient le premier maître à composer pour 4 voix. Au XIe siècle, on trouve déjà l’ « organum parallèle » qui met en œuvre deux mélodies grégorienne identiques, chantées à un intervalle rigoureux de quarte ou de quinte. Progressivement, ces deux mélodies deviennent indépendantes dans une forme appelée « organum libre », comme c’est le cas dans le Viderunt omnes de Pérotin.

03Viderunt omnesPérotin (v. 1160 – v.1230)****

           Le Viderunt omnes est une pièce vocale religieuse à cappella et à 4 voix, composée vers 1198-1199. Dans la liturgie chrétienne, on distingue deux types de séquences : le « propre » (chants dont le texte varie en fonction des circonstances) et l’ « ordinaire » (chants dont le texte est fixe, interprétés toute l’année). Ici, il s’agit d’une pièce chantée en « répons » où choeur et soliste alternent. Elle est exécutée entre la première lecture et l’évangile de la messe.

            Les voix qui composent cette pièce musicale sont appelées : teneur, duplum, triplum et quadruplum. La teneur chante la mélodie grégorienne (connue) en notes très longues, à tel point qu’on a peine à la reconnaître. Pendant ce temps, les trois autres voix chantent des notes rapides, détachées de la première voix. A la Renaissance, on commencera à classer les voix selon leur registre, de l’aigu au grave qui se déclineront en soprano, alto, ténor et basse. Mais au Moyen Age, cette classification n’existe pas encore, c’est la fonction de la voix (teneur ou voix secondaire) qui détermine son rôle.

            Les voix masculines à cappella chantent en « homorythmie » (simultanément les mêmes paroles et rythmes) c’est une écriture qualifiée de « verticale » qui constitue une forme élémentaire de contrepoint (note contre note). Puis, les voix se détachent et interprètent des notes et des rythmes différents sur la même syllabe (polyrythmie). La voix de teneur tient au-dessous (bourdon). On entend des répétitions et imitations dans les voix secondaires qui proposent des motifs courts. La séquence grégorienne est chantée à l’unisson à la fin (homophonie). La science du contrepoint en est à ses balbutiements, aussi, l’harmonie naît de la rencontre entre ces différentes voix. Les notions d’accords parfaits, de degrés et de cadences viendront plus tard !

            On remarque que l’unité de temps est ternaire (mode rythmique parfait au Moyen Âge car symbolisant la Trinité). Si la pulsation n’existe pas encore, Pérotin innove en utilisant des valeurs de notes mesurées (longues, brèves, semi-brèves). Pourtant, le temps musical garde une conception grégorienne, exaltant un sentiment d’éternité. La mélodie de la teneur se matérialisé par des notes allongées à l’extrême, la voix donne l’impression d’être fixe dans le temps. Pérotin développe un temps qui semble élargi, celui du recueillement et de la prière.

04Sederunt Principes  Pérotin (v. 1160 – v.1230)*****

            Cet organum à 4 voix est un graduel (c’est à dire une pièce de chant grégorien appartenant au propre de la messe) dédié à la fête de saint Etienne. Un décrêt de l’évêque de Paris approuve l’utilisation du Sederunt en 1199. Il compte parmi les plus belles pièces de la musique médiévale. Les effets combinés entre les trois voix supérieures témoignent d’une grande maîtrise de l’écriture polyphonique complexe.

Ars Antiqua (1250-1320)

            C’est en plaquant des paroles sur des mélodies existantes que naît le motet. Cette forme musicale s’affranchira de la liturgie pour devenir une pièce indépendante. Pour l’heure, les polyphonies à deux voix mettent en œuvre une voix dite de « teneur » (ou vox principalis), qui peut être chantée ou instrumentale, et une seconde voix appelée « organum secundum » qui ajoute des paroles spécifiques. Le motet s’enrichira plus tard d’une troisième puis d’une quatrième voix qui superposent des textes indépendants. La musique, science de l’Ars antiqua, devient un art qui trouve sa pleine expression dans l’Ars nova !

            La polyphonie, dont le projet initial est d’apporter des ornementations au chant grégorien, se structure au sein de nouvelles écoles musicales. L’ « Ars antiqua » (art ancien), style de composition nommé ainsi par opposition à l’ « Ars nova » (art nouveau) qui apparaît au XIVe siècle, se développe entre les années 1250 et 1320 à travers les formes musicales suivantes : organum, conduit, hoquet, rondeau et motet.

Anonyme : motets

05Alle, psallite cum luya (3 voix)  Anonyme**** 
06In mari miserie (3 voix)Anonyme****
07O mitissima (3 voix)Anonyme*****
08Hocquetus I – IV (3 voix)Anonyme*****

           Le motet est la forme polyphonique vocale la plus importante du Moyen Âge et de la Renaissance. Au XIIe siècle, des mots sont ajoutés aux voix supérieures des clausules qui accompagnent l’organum, c’est de là que vient le nom de motet.

Ars Nova (1320-1400)

            L’Ars Nova naît en France entre les années 1320 et 1400. C’est le traité musical de l’évêque de Meaux, Philippe de Vitry (1291-1361), qui lui donne son nom. Il voit l’apparition de nouvelles règles de composition qui mettent en œuvre le rythme binaire, l’harmonie et l’essor de la polyphonie. Philippe de Vitry met ainsi en musique une partie du Roman de Fauvel, poème français écrit à plusieurs mains mais attribué à Gervais du Bus.

Philippe de Vitry (1291-1361)

09Impudenter circumivi (4 voix)Philippe de Vitry (1291 – 1361)*****
10Cum statua (3 voix)Philippe de Vitry (1291 – 1361)****

             Malgré sa célébrité en tant que théoricien, peu d’oeuvres de Philippe de Vitry sont parvenues jusqu’à nous. On lui attribue cependant des motets novateurs dans le développement de l’isorythmie. Dans Impudenter circumivi, les deux vièles interprètent en valeurs longues des fragments rythmiques identiques (teneur et contraténor). Au dessus, on entend deux voix de contre-ténors qui, plus mélodiques, plus libres et plus rapides chantent le motetus et le triplum. Cum statua montre l’apparition de la contreteneur (contraténor), c’est à dire une voix qui suit les contours de la teneur avec laquelle elle forme un contrepoint à deux voix. Elle est généralement éxécutée à l’instrument, ici par une bombarde ténor qui joue le rôle de basse (même si à cette époque elle ne porte pas ce nom).

Anonyme

11Clap, clap, par un matin (3 voix)Anonyme****
12Febus mundo oriens (3 voix)Anonyme****

Guillaume de Machaut (v. 1300 – v. 1377)

            Grande figure de l’Ars Nova, Guillaume de Machaut (v. 1300 – v. 1377) s’approprie les codes théorisés par Philippe de Vitry. Avec sa Messe de Notre-Dame (1364), il invente la messe polyphonique unitaire, véritable monument de l’histoire de la musique médiévale ! Elle comporte six parties polyphoniques à quatre voix et des séquences chantées dans le style grégorien.

13Lasse ! Comment oublieray (3 voix)   Guillaume de Machaut (v.1300 – v.1377)****
14Qui es promesses (3 voix) Guillaume de Machaut (v.1300 – v.1377)****
15Hoquetus David (3 voix) Guillaume de Machaut (v.1300 – v.1377)****
16Christe, qui lux es (4 voix) Guillaume de Machaut (v.1300 – v.1377)*****

          Le hoquet est une procédé polyphonique médiéval dans lequel la mélodie est divisée en plusieurs parties (ici trois voix) en contrepoint. Dans Hoquetus David, les voix alternent rapidement ce qui produit cette impression de hoquet semblant « bondir » d’une voix à l’autre.