Full Metal Jacket (1987) : 18/20
On sous estime bien souvent Full Metal Jacket par rapport à Voyage au bout de l’enfer ou encore Apocalypse Now, que le film est arrivé dix ans trop tard. Ne nous méprenons pas, Full Metal Jacket est un film indispensable sur le Vietnam, certainement un de ceux qui montre avec le plus de réalisme la guerre du Vietnam et de surcroît un des meilleurs films de guerre. La première partie concernant l’entraînement est bien sûr devenu culte et inoubliable pour tous les cinéphiles. Le personnage du sergent Hartmann, son phrasé, ses paroles et chansons, sa démarche reste à jamais dans les mémoires. On peut trouver ça drôle comme l’engagé Baleine mais la dureté de l’entraînement, l’acharnement sur l’engagé Baleine maintient parfaitement le côté dramatique de cette première partie. Les jeunes marines vivent d’entrée dans un enfer dès l’entraînement, ils vivent dans un « monde merdique ». La seconde partie, cette fois au Vietnam montre un fort contraste avec la partie précédente. On suit l’engagé Guignol, qui est devenu reporter de guerre et qui se la coule douce à l’arrière du front. Quelques attaques ennemies et quelques morts montrent bien qu’on est en guerre mais l’esprit des soldats est plutôt détendue avec les prostituées vietnamiennes, les interviews filmées face à des reporters. C’est en patrouillant dans une ville, que l’enfer les entoure à nouveau. L’engagé Guignol ne plaisante plus après la mort de son ami « Cowboy » et l’exécution de la tireuse vietcong. Kubrick traite bien la psychologie des personnages, met parfaitement en scène les combats dans des décors très réalistes. Les trois personnages principaux qui se sont entraînés ensemble dans des conditions très difficiles sont ceux qui s’en sortent le moins bien. Baleine se suicide après avoir perdu la tête, Cowboy a du mal à faire preuve d’autorité et se fait tirer par un trou de fenêtre, Guignol a son fusil enrayé quand il doit affronter la tireuse vietcong. Ainsi va la réalité de la guerre. Full Metal Jacket est le seul film de la filmographie où il utilisera majoritairement des grands classiques de musique pop rock (Nancy Sinatra, The Rolling Stones, etc) qui sont parfaitement employés dans le montage des séquences, talent qu’on peut bien sûr reconnaître à des réalisateurs comme Martin Scorsese.