Peter Ibbetson (1935)

Peter Ibbetson, 1935 : 18/20

 

Peter Ibbetson 02

Film exceptionnel d’Henry Hathaway. Chef d’oeuvre de poésie, de beauté qui ne peut laisser indifférent. Le monde de l’enfance, de jeux s’effondre d’un coup avec le décès du jeune Peter. Il s’effondre une seconde fois quand il doit suivre son oncle à Londres et quitter sa camarade de jeux et voisine. Dès lors on voit un homme qui se cherche, qui n’est pas heureux. C’est au moment où il se retrouve qu’un autre drame surgit. Il y a un message tellement fort dans ce film : l’amour, l’espoir quand tout s’écroule autour. La réalisation surréaliste d’Hathaway fait merveille, l’interprétation brillante de Gary Cooper est inoubliable. Un classique du cinéma à connaître impérativement.

« Une première version du roman de George Du Maurier avait été tournée par George Fitzmaurice en 1921 : Forever. Elle a été éclipsée par cette adaptation de Hathaway qui eut un énorme succès. Dans l’amour four, Breton écrit : « C’est un film prodigieux, triomphe de la pensée surréaliste. » L’amour est plus fort que la prison, que les conventions ou que la mort. Léo Malet inventa le personnage de Frank Harding en hommage à la beauté d’Ann Harding, mais Gary Cooper n’est pas moins éblouissant. » Jean Tulard, Guide des films, Bouquins. ***

« La première des grandes rêveries romantiques et fantastiques du cinéma hollywoodien à l’intérieur d’une lignée qui comprendra The Ghost And Mrs. Muir, Rebecca, Portrait of Jennie, etc. On peut s’étonner qu’elle émane de Hathaway, un cinéaste au style carré, spécialiste de la violence, peu enclin en général au romantisme. Mais cet éclectique réalisateur, réclamé par Gary Cooper en remplacement de Richard Wallace (cf. entretien in « Positif » n° 136) se prit au jeu et mit tout son talent à réussir ce qui était pour lui une gageure (et qu’il considéra toujours par la suite comme son meilleur film). Finalement, Peter Ibbetson n’est peut être aussi achevé que parce qu’à l’origine il fut entrepris par un artiste aux qualités opposées à celles qu’on attendait. Hathaway a retiré de cette rêverie toute mollesse, tout vague à l’âme. Il lui a donné une rigidité élégante, un peu sèche, tant dans la structure du récit (quatre strophes nettement séparées et délimitées ; la prison et les rêves ; vieillesse et réunion dans la mort) que dans la direction d’acteurs et la plastique. Ce poème sans retouche, sans bavure aucune, s’est alors coulé dans le marbre et a pu ainsi défier le temps, non seulement par son sujets mais aussi par sa rigueur formelle. Dans sa sobriété, l’interprétation de Cooper est superbe de lyrisme et d’émotions contenus. » Jacques Lourcelles, Dictionnaire du cinéma : les films, Bouquins.

http://www.imdb.com/title/tt0026866/?ref_=fn_al_tt_1

Peter Ibbetson affiche