Woody Guthrie : Dust Bowl Ballads (1940)

Woody Guthrie : Dust Bowl Ballads (1940) : 4,26/5

 

Woody Guthrie - Dust Bowl Ballads

 

Woody Guthrie signe des chansons fortes, avec des mélodies limpides, ce qui donne un excellent ensemble de chansons regroupées ici. Il raconte des histoires comme celle de Tom Joad (où on retrouve la mélodie de John Hardy Was A Desperate Little Man) ou Pretty Boy Floyd. Il décrit aussi parfaitement l’Amérique de l’époque avec Talking Dust Bowl Blues « Et j’ai échangé ma ferme contre une machine Ford » ou Do Re Mi où il conseille de ne pas quitter leurs régions pour s’installer en Californie s’ils n’ont pas d’argent. I Ain’t Go No Home et Dust Bowl Refugee dénoncent les conditions de vie pauvres ou la répression dans Vigilante Man.

Titre Compositeurs Critique
1 The Great Dust Storm (Dust Storm Disaster) Woody Guthrie ****
2 Talking Dust Bowl Blues Woody Guthrie *****
3 Pretty Boy Floyd Woody Guthrie *****
4 Dusty Old Dust (So Long It’s Been Good To Know Yuh Woody Guthrie ***
5 Dust Bowl Blues Woody Guthrie ****
6 Blowin’ Down The Road (I Ain’t Going To Be Treated This Way) Woody Guthrie ****
7 Tom Joad, Pt. 1 Woody Guthrie *****
8 Tom Joad, Pt. 2 Woody Guthrie ****
9 Do Re Mi Woody Guthrie ****
10 Dust Bowl Refugee Woody Guthrie ****
11 I Ain’t Go No Home Woody Guthrie *****
12 Vigilante Man Woody Guthrie *****
13 Dust Cain’t Kill Me Woody Guthrie ****
14 Dust Pneumonia Blues Woody Guthrie ****
15 Talking Dust Bowl Blues Woody Guthrie ****

http://www.allmusic.com/album/dust-bowl-ballads-buddha-mw0000652784

 

Lorsque Woody Guthrie, 27 ans, apparaît à New York à l’hiver 1940, il frappe les observateurs en tant qu’incarnation vivante et inspirante des personnages dont John Steinbeck a parlé dans son roman à succès The Grapes of Wrath (1939), qui vient d’être tourné au cinéma. Originaire de l’Oklahoma, Guthrie avait une connaissance détaillée des conditions de Dust Bowl qui avaient conduit à un exode des Okies vers l’ouest de la Californie, où ils sont devenus travailleurs migrants dans des conditions souvent difficiles, et il a utilisé cette connaissance pour créer des chansons avec la mélodie de Jimmie Rodgers et l’esprit ironique de Will Rogers. Victor Records, à la recherche d’une réponse au chanteur folk de Columbia Burl Ives, a signé Guthrie et l’ a mis dans un studio d’enregistrement, ce qui lui a permis de sortir deux albums de 78 disques en même temps. Sur le premier volume de Dust Bowl Ballads, il a commencé en mode humoristique avec « Talkin’Dust Bowl Blues« , bien que ses observations comiques n’ont rien fait pour cacher les circonstances comme il l’ a dit à la première personne d’un Okie emmener sa famille en Californie. « Blowin’Down This Road » était plus direct, avec son slogan provocant: »Je ne vais pas être traité comme ça. » « Do Re Mi« , qui s’adressait aux Okies à partir de la voix de celui qui sait mieux que quiconque, conseillait que les promesses concernant la Californie étaient fausses et que, aussi dépossédés et désespérés qu’ils puissent être, les Okies étaient mieux avisés de rester à la maison à moins qu’ils ne soient prêts à s’établir immédiatement en Occident, à moins qu’ils n’aient « le do re mi » (c. -à-d. de l’argent). « Dust Cain’ t Kill Me » reconnaissait la destruction causée par les tempêtes de poussière, le chanteur admettant qu’il pouvait tuer sa famille, mais affirmant néanmoins qu’il ne le tuerait pas. Et au cas où le lien avec The Grapes of Wrath n’était pas assez clair, Guthrie concluait l’album avec les deux parties de « Tom Joad« , qui n’était rien de moins qu’une relecture musicale de l’intrigue du roman. Guthrie jouait de la guitare acoustique de façon rythmée et efficace, soufflant parfois aussi sur un harmonica pour accompagner son chant, qui était plein de diction rurale et de twang country, mais il a quand même fait passer ses points clairement. Victor a eu plus qu’il ne l’aurait voulu en signant Guthrie. Il était beaucoup plus sérieux et plus accompli qu’un artiste léger comme Ives. Toute la panoplie d’un désastre national a été exposée dans sa musique, exprimée avec humour et conviction. (William Ruhlmann – All Music)