Shining – Stanley Kubrick (1980)

Shining (1980) : 20/20

Lorsque le travail de deux génies que sont Stanley Kubrick et Stephen King se réunissent pour Shining, cela donne un des meilleurs films fantastiques jamais tourné. Même si Stephen King sera déçu du résultat, le Shining version Kubrick est un chef d’œuvre. Kubrick sait parfaitement mettre l’ambiance pour provoquer l’incrédulité, le malaise, la curiosité, comme lors du voyage de Bowman à la fin de 2001, l’odyssée de l’espace. Ne nous y trompons pas, Kubrick est déjà un maître pour réaliser ce genre de film : le meurtre de l’astronaute par HAL en est un parfait exemple. Dans 2001l’odyssée de l’espace il y avait déjà de magnifiques travellings, nous les retrouvons ici dans Shining avec l’utilisation de ce nouvel outil qu’est la steadycam. Kubrick l’utilise judicieusement, lorsque Danny fait du tricycle dans les couloirs de l’hôtel et lors de la course poursuite dans le labyrinthe. Ces mouvements parfaitement maîtrisés accentuent le suspense et la tension de la séquence. L’utilisation de la musique classique assez oppressante sur certaines scènes, tout comme 2001, l’odyssée de l’espace est un atout majeur pour le film. On notera les différences de sons entre le parquet et le tapis où roulent le tricycle de Danny, un contraste sonore aussi bien maîtrisés que lors de la sortie des astronautes dans l’espace dans 2001 avec à la fois la respiration de l’astronaute, et le silence de l’espace. Techniquement, Shining est aussi maîtrisé que 2001, l’odyssée de l’espace. Le décor de l’Overlook Hotel en pleine tempête de neige, le labyrinthe à l’extérieur, la chambre 237, la salle de bal avec son bar, les longs couloirs de l’hôtel, la cuisine, le garde manger et la grande salle avec son escalier, autant de lieu que nous ne sommes pas prêts d’oublier. Les personnages y évoluent chacun à leur manière, Jack en recherche de motivation pour écrire et pour tuer en parlant avec les anciens pensionnaires de l’hôtel, Danny attiré par les esprits qui lui veulent du mal (les jumelles, la chambre 237) et Wendy de façon tout à fait logistique. Les esprits sont amicaux envers Jack même si certaines mises en gardes sont opérées, effroyables avec Danny. Wendy n’en apercevra qu’à la fin avant de quitter l’hôtel. Ses rencontres fantastiques sont assez troublantes et sont parfaitement amenées par le réalisateur. Jack Nicholson joue un de ses meilleurs rôles. Quarante ans après sa réalisation, Shining est toujours aussi efficace, beau à couper le souffle et restant une référence pour un grand nombre de cinéphiles. A juste titre.